mercredi 9 septembre 2015

Les rencontres qui n'ont pas lieu

J’assistais à cette réunion malgré moi. L’ennui me gagnait peu à peu. Le stress aussi. Je regardais les personnes assises sur ces chaises trop petites. Tous avaient l’air sérieux. Certains stressaient comme moi, d’autres n’étaient présents que pour glaner quelque information.


Et soudain, un retardataire arrive. Tous les visages se tournent vers lui. Il n’a rien de particulier pour attirer le regard, si ce n’est ce retard. Il n’est pas du tout mon style, ça se voit aux détails de sa tenue : un diams à l’oreille, un pantalon qui tombe trop bas. Mais nos yeux se croisent.


Le monde s’arrête.  Ou non, il continue de tourner. Dans ces yeux bleus intenses je vois une âme. L’âme d’une personne différente de moi. Pas mauvaise ou bonne. Juste différente. Cette personne pourrait devenir mon ami ou restera un parfait inconnu. Seul le destin peut jouer là-dessus. Bien sur, on pourrait donner un coup de pouce au destin, mais ce n’est pas ma tasse de thé. Et ces yeux me ramènent à toutes les personnes que j’ai pu croiser qui m’ont laissé une trace semblable.


Cet homme au sourcil droit à moitié blanc. Cette femme à la chevelure rouge foncé à la racine puis orangée, puis presque jaune sur les pointes. Ce jeune homme qui exprimait ses goûts au travers de ses vêtements sombres et dont beaucoup me faisaient sourire. Cette demoiselle qui exprimait malgré elle la timidité et une force cachée qui donnait envie d’en savoir plus sur sa vie. Cette femme dont les sourcils levés et les yeux naturellement mi-clos donnaient un air contradictoire entre le blasé et la surprise extrême.


Toutes ces rencontres qui n’ont pas eu lieu. Toutes ces personnes qui évoluent dans ma tête. Qui ont deux histoires, deux passés et deux avenirs. Un réel. Et un totalement imaginaire, dans mon monde. Chacune de ces rencontres qui n’en sont pas influe ma vie. Influe ma vision de l’être humain. Influe mes écrits. Si jamais une personne réelle se retrouve dans un de mes personnages, qu’elle ne s’inquiète pas. Peut-être nous sommes-nous croisé dans le métro un jour. Et que son aura, par delà les autres, m’aura marquée.

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